La véritable histoire des Tokio Hotel ...

Prologue

Etre fan …
Voilà un étrange état d’esprit ! Surtout quand il s’agit du groupe de rock le plus en vue d’Europe, j’ai nommé Tokio Hotel. L’inculte - qui ne les connaît pas – pense en les regardant : « Franchement, comment peut on admirer ça ? Lui, on dirait une fille anorexique ; l’autre, le rappeur, c’est une erreur de casting ; Celui là, le lilliputien blond, a l’air paumé et le dernier, on a l’impression qu’il va vous trucider sur place. En plus il paraît que ça chante en allemand ; Quelle horreur pour les oreilles ! Non, franchement, c’est de la merde ».
Malgré ces préjugés, le succès ne s’est pas fait attendre, et Tokio Hotel déchaîne les passions... et les groupies. Jugez par vous-même !
Le Fan (LA fan plutôt, à moins que LE fan soit un transsexuel, et dans ce cas là… enfin ce n’est pas le sujet) Donc je reprends :
La fan adule Bill, Tom, Georg et Gustav comme s’ils étaient des Dieux personnifiés, tapisse les murs de sa chambre de leurs photos ; ce qui fait hurler les paternels, qui avaient mis 10 jours à poser le papier peint (au passage, c’était le plus cher de la boutique). Elle parle tout le temps d’eux, à tout le monde, n’importe où. Au point que seule mémé Josette – sourde comme un pot – veuille bien encore l’écouter sur son lit de mort (Paix à son âme). Telle une droguée, elle est à la recherche de la moindre info, mêmes celles complètement inutiles, du style « Bill préfère s’essuyer avec du papier toilette vert à trèfle que du rose à carreaux » (Certaines iront de suite acheter du papier toilette vert à trèfle). Son adoration et son manque d’affection sont tels que la Fan écrit des fictions dont elle est l’héroïne, et où elle passe dans chacun de leurs lits. Moult cochonneries en perspective.
Mais l’apothéose est lorsque ces Dieux personnifiés descendent sur Terre. La Fan, accompagnée de ses amies, hurlent à en réveiller la défunte mémé Josette, s’écrasent sans pitié, terrorisent la Sécurité, bloquent les rues… tout cela dans le but de voir, de toucher les Dieux personnifiés.

Bref, à force de vouloir faire partager son bonheur d’être FAN de Tokio Hotel, elle a fini par saouler l’univers tout entier.
Mais, ces Dieux personnifiés, sait elle vraiment qui ils sont ? Bien sûr, la Fan connaît tout d’eux, de ce que mange Georg au petit déjeuner jusqu’à la marque de caleçons de Tom (C’est Dim, d’ailleurs. Quoi ? Ben oui je la connais !).
Dans le commun des mortels, ils sont si différents que ça en choque plus d’une.

Découvrez la véritable histoire de Tokio Hotel !

Chapître 1

Le soleil dormait encore lorsque les quatre amis commencèrent à installer leur matériel. Pourtant, il y avait déjà de l’affluence. « Ce sera sans doute une bonne journée » Pensa Bill, le sourire aux lèvres, tandis qu’il aidait Gustav à monter sa batterie achetée en kit chez Toys ’R’ Us.

- Faudrait quand même t’en procurer une vraie, un jour ! Fit remarquer Tom.

Visiblement vexé, Gustav répliqua :

- Je te signale que moi, au moins, mon instrument est complet. Toi, il manque deux cordes à ta guitare !

Georg étouffa un rire.

- Oh ça va Georg ! Siffla le pseudo guitariste, la caisse de ta basse est trouée !

- C’est fait exprès ! Ca donne du style. Expliqua le bassiste avec un air hautain.

- Mais bien sûr… Et Gugus fait une tête de plus que nous !

- Tu m'cherches ?! Demanda hargneusement le concerné, dont les joues étaient en feux. Il n’aimait pas être charrié sur sa (petite) taille.

- T’es pas cap’ !

- J’parie 10 euros sur la victoire de Tom ! S’écria Georg, intéressé par la suite des évènements.

- Les gars, vous n’allez pas vous battre dès le matin ! Supplia Bill en s’interposant entre son jumeau et Gustav.

- Frérot, éloigne toi ! C’est une affaire d’hommes. Tu ne peux pas comprendre. En plus, tu pourrais être égratigné pendant le combat.

Le chanteur ouvrit la bouche, mais il était tellement suffoqué qu’aucun son n’en sortit. Il resta figé sur place, comme s’il avait pris racine dans le béton.

- Bon allez Billou, dégage. Ordonna le batteur. Tominou et moi, on a un compte à régler !

Horrifié, Billou courut se cacher derrière Georg. Celui-ci était impatient de voir qui de ses deux amis allaient s’en tirer vivant. Soudain, ils se ruèrent l’un vers l’autre, se saisirent le menton et…

- Je te tiens, tu me tiens par la barbichette, le premier de nous deux qui rira aura une tapette ! Se crièrent ils en face, échangeant ainsi des postillons et des millions de microbes (C’est beau, l’amitié).

Une minute passa. De la sueur perlait le long de leurs corps tendus par la concentration ; mouillait leurs vêtements. Deux minutes. Tom montrait des signes de faiblesses ; Gustav, plus déterminé que jamais à prouver son courage et son honneur, résistait vaillamment. Trois minutes. Georg plaça un seau sous chacun d’eux pour éviter l’inondation de sueur. Quatre minutes. Sous l’effet du stress et de la pression, Bill éclata en sanglots, soutenu par son ami bassiste. Cinq minutes. Tom explosa de rire, effrayant les gens aux alentours qui prirent leurs jambes à leurs cous. Extrêmement fier d’avoir gagné ce combat sans merci, Gustav leva magistralement la main, et mit la gifle du siècle à son adversaire, qui roula par terre.
La joue droite comme celle d’un hamster, Tom se releva, et tous deux se serrèrent la main.

- Bien joué, tu as fait des progrès Gugus !

Ce dernier sourit, reconnaissant. Bill sauta sur son frère, soulagé.

- Ne t’en fais pas Billou, je n’ai rien. Assura-t-il, protecteur.

C’est alors que sa joue droite pris une teinte à mi chemin entre le bordeaux et le pourpre.
Après avoir séché ses larmes, Bill déclara :

- Bon allez, ce n’est pas le tout, mais il faut qu’on s’y mette ! Il y a du monde aujourd’hui ! Georg, sois gentil, range les seaux.

- Et tu me dois 10 euros ! Ajouta Gustav.

- Qui, qui me parle ?

Le batteur soupira. Il savait d’avance qu’il ne verrait jamais la couleur de son argent.
Ils se saisirent tous de leurs instruments et Bill entonna sa chanson, une brosse à la main remplaçant le micro.

- AAAAAAAAAAAAAAAAH VOOOOT’ BOOOON COOOOEEEUUUR M’SIEURS DAMEUH ! VOUS VOUS SENTIREZ PLUUUUUUUS LEGEEEEEERRRRRRR ! AAAAAh VOOOOT’ BOOOOOOON COOOOOEUUUUR !!!

Ils avaient mis la casquette de Tom par terre, où une pièce de dix centimes tomba. Puis le reste de la chanson fut engloutie par l’arrivée des premières rames de métro.

Chapitre 2

La journée terminée, les quatre artistes en herbes rangèrent leurs matériels dans leurs étuis (Bill rendit la brosse à cheveux au SDF installé quelques mètres plus loin) et rentrèrent chez eux à pied. La somme gagnée aujourd’hui était de 3,50 euros. Un montant jamais atteint depuis qu’ils avaient commencé leur carrière dans le métro de Hambourg, il y a cinq mois. Aussi étaient ils d’humeur joyeuse, surtout Bill qui se remit à chanter à tue tête, au grand dam de ses compatriotes. Au bout de quelques minutes, des klaxons furieux retentirent ainsi que des sifflements de passants excédés. Quand il entonna pour la troisième fois le refrain, une fenêtre s’ouvrit à la volée, et le chanteur se reçut une bassine d’eau froide.

- Je n’avais pas remarqué qu’il pleuvait ! S’écria t il, perplexe. Et pourquoi n’êtes vous pas mouillés, vous ?

Se retenant de rire à cause de sa joue endolorie, son jumeau le pressa d’avancer en silence. Le calme revint alors dans la rue. Ils continuèrent donc leur chemin. Ils passèrent devant le siège social du groupe Universal Music, rêveurs « Peut être qu’un jour, on fera un disque et on deviendra célèbres ! » Se dit Bill.
Soudain, un cri désespéré les fit sursauter. Un homme marchait de long en large devant le bâtiment.

- Ce n’est pas possible ! Criait il, je tenais LE groupe du rock du siècle ! Tu aurais dû les entendre… C’était impressionnant ! Mais ces imbéciles, ils se sont volatilisés juste après leur passage sur scène ! Je sais juste qu’ils s’appelaient les « Tokio Hotel ». Comment je vais faire pour les retrouver ?... Chercher un autre groupe ?! Tu rigoles ! Le groupe du siècle, je te dis !

Ils n’entendirent pas la suite, car l’individu rentra dans l’immeuble. Tom se tourna vers ses 3 compères, une lueur démente dans le regard.

- Les gars, je viens d’avoir une idée ab-so-lu-ment géniale !

Ils se rapprochèrent autour de lui et l’écoutèrent attentivement. Ils acquiescèrent, approbateurs.
Dix minutes plus tard, ils pénétrèrent dans l’immeuble, en soudoyant le portier.

- J’croyais que t’avais pas d’argent ! Lança Gustav à Georg.

- Je n’entends rien.

- Mauvais joueur…

- Toi-même !

- Ah c’est marrant tu entends là !

- C’est pas le moment !! Siffla Bill.

- J’en ai marre qu’il ne me donne jamais mon argent !

- C’est toi qui a commencé quand tu as refusé me rembourser le DVD de Bob L’éponge !

- Ouais mais…

- Vous désirez ? Leur demanda la réceptionniste, une pointe d’agacement dans la voix. La vue de quatre morveux en train de se battre ne la remplissait pas de joie.

- Euh… On est le groupe Devili… Aieuh ! (Georg venait d’écraser le pied de Tom, lui évitant ainsi de faire LA gaffe). Le groupe Tokio Mortel. Euh non… Tokio Motel. Euh... Je sais plus… Ah si ça y est ! Tokio Hotel !

- Ne bougez pas. Dit elle sèchement.

Elle passa un rapide coup de téléphone, et presque immédiatement, l’homme qu’ils avaient vu dans la rue apparut.

- Mein Gott ! J’ai eu peur de ne jamais vous revoir ! Vous vous souvenez de moi, je suis Dave Roth ! Dit il, en leur serrant énergiquement la main (le poignet de Bill émit un « crac » inquiétant). J’ai vraiment adoré la reprise que vous avez faite, lors de cette soirée à Magdeburg ! Si vous êtes d’accord, je peux vous proposer quelques morceaux… Venez !

Une semaine après, ils signèrent le contrat (sauf Bill, qui avait le poignet dans le plâtre). Leur rêve se réalisait ! Adieu le métro et ses odeurs pestilentielles, le salaire à 3 euros, la police qui les virait sans scrupules pour outrage et désordre sur la voie publique. Fini la batterie Toys ’R’ Us, la guitare à 4 cordes, la basse trouvée, la brosse à cheveux du SDF en guise de micro. Terminés les faux espoirs, les insultes, les sifflements excédés, les klaxons furieux, les bassines d’eaux froides. Désormais, ils seraient des pros.

Chapitre 3

Quelques mois plus tard, leur 1er album, « Schrei » sortit dans les bacs en Allemagne. Ce fut un véritable carton. Le groupe autrefois appelé « Devilish » avait pris le nom de « Tokio Hotel ». Après une tournée triomphale, ils s’exportèrent en France, où ils reçurent le même accueil chaleureux.
Mais quand était il du vrai groupe Tokio Hotel, celui que Bill, Tom, Georg et Gustav avaient usurpé ? Le vrai groupe s’en était bien évidemment aperçu. Mais les 4 amis étouffèrent l’affaire en les enferment dans les toilettes du bâtiment d’ Universal Music pendant une semaine. Après cette expérience traumatisante, on n’entendit plus jamais parler des «vrais » Tokio Hotel.

Pendant cette tournée, ils profitèrent de tous les bienfaits de la vie. Bill s’acheta du nouveau maquillage. Il traînait alors avec lui deux valises, plus deux autres de vêtements. Tom collectionna les petites amies. Gustav apprit à cuisiner les lasagnes sans refaire la décoration de la cuisine avec la purée et la viande. Georg pu faire de longues grasses matinées, jusqu’à 16h.

Ils écrivirent ensuite les chansons de leur 2ème album, « Zimmer 483 » en l’hommage à la petite bicoque insalubre qu’ils avaient louée en Espagne. Après leur départ, il n’en restait plus rien. Une ruine. Ils avaient tenté de faire un remake du clip « Schrei », version apocalyptique. Ca n’a pas loupé.

Leur deuxième album fut un deuxième carton dans toute l’Europe. Lors des Echo Awards, où ils reçurent divers trophées, ils accordèrent une interview exclusive :

- Bienvenus sur le plateau des Echo Awards ! Tenta d’annoncer la journaliste.

C’était peine perdue. Les hurlements des fans auraient pu couvrir les pas d’un troupeau de mammouths.

- Asseyez vous, je vous en… Hey les greluches ! VOS GUEULES ! Merci. On en était où…

- On n’a pas commencé. Lui rappela Gustav.

- Bien… Alors les TH, vous attendiez vous à ce que votre nouvel album connaissent un tel succès ? Reprit elle avec son sourire Colgate blancheur +.

Tom : Honnêtement… Bien sûr qu’on s’y attendait, patate ! Tu nous prends pour qui ? On est quand même le nouveau plus grand groupe de rock du monde !

Les fans se remirent à bramer. Il aurait pu leur dire qu’elles étaient toutes affreuses et énorme, le résultat aurait été le même. La journaliste, un peu perturbée par cette réponse, se racla la gorge.

- Hem… Comment avez-vous préparé votre tournée ?

Bill : On a choisi l’ordre des chansons, puis on répétait tous les soirs dans les conditions du direct. En effet, pendant les concerts, nous sommes au milieu des câbles électriques. C’est un peu dangereux. Tenez, à notre dernier concert, Georg a trébuché sur un câble, ce qui a renversé une enceinte sur le coté. Du coup, le poteau qui maintenait les spots s’est effondré sur le public, entraînant avec lui tout le décor. Heureusement, nous n’avons rien eu.

Il a oublié de préciser que par contre, il y a eu 5 âmes qui sont allées rejoindre la défunte mémé Josette, et des centaines de blessées.

- Que ressentez vous face à vos milliers de fans ?

Tom : Ca serai cool qu’on fasse une orgie tous ensembles !
Bill : Ca me fait peur ! Je préfère les garç… Euh… Vous couperez ça au montage ? (« C’est du direct ! » Grogna un technicien dans son oreillette).
Gustav : Rien.
Georg : Vous pouvez répéter la question ?

- Finalement, à qui êtes vous le plus redevable ?

Tom : A moi-même. Franchement, sans moi-même, je ne serai arrivé à rien.
Gustav : A personne.
Georg : Ca vaut dire quoi « redevable » ?
Bill : A ma famille, mes amis, mes fans (au moins un qui y a pensé !), mes producteurs, mes techniciens, mes décorateurs, mes maquilleurs, mes stylistes, mes livreurs de pizzas, mes femmes de ménages, mes…

- Je crois que nous avons compris, Bill, Le coupa la journaliste, éprouvée. C’était Samantha Müller, en direct des Echo Awards ! Je crois que je vais changer de métier… Merde, le micro est encore branché ?!

Ainsi se déroulait la vie des TH, entre concerts euphoriques (très dangereux) et interviews affligeantes.

Ils se préparent maintenant à la conquête des pays anglophones, qui commencent à s’intéresser au phénomène. On leur souhaite bonne chance, en espérant qu’ils n’oublieront pas les Européens.

- Au faite, c’est où les USA ? Demanda Tom

- Chais pas, j’avais 2 de moyenne en Géo… Marmonna Georg.

- Ben c’est à coté de l’Australie, non ? Hésita Bill.

- Je crois que Billou devait être pire que moi dans cette matière.

- On verra bien ! Conclut Gustav.

FIN